Les dix commandements
Faut-il encore présenter « Les dix commandements ? » Non, bien sûr. Le nombre des figurants, le poids des décors, la durée du tournage, tout fut gigantesque, colossal, délirant. D’une roublardise et d’une naïveté aussi démesurée que typiquement américaine. Cecil B. de Mille, ultraconservateur et xénophobe militant, a élevé ce monument de carton-pâte à la gloire d’Hollywood comme un facteur Cheval richissime. Résultat ? On ne peut plus imaginer Ramsès II autrement qu’avec le crâne lisse de Yul Brynner, Moïse avec l’interminable barbe blanche de Charlton Heston, sans parler du passage de la mer Rouge et de ses transparences d’enfer, du mont Sinaï où le doigt de Dieu grave les tables de la loi avec un tac-tac-tac de mitraillette, de l’orgie autour du Veau d’or avec un Edward G. Robinson ricanant à plaisir. C’est kitsch à mort, ça tient du western quand le pharaon poursuit les Hébreux sur son char, du film fantastique quand Moïse, en magicien, change les eaux du Nil en sang, et miracle… ça marche ! A ranger au rayon des indispensables de votre vidéothèque.
This entry was posted on mercredi, janvier 22nd, 2014 at 3:17 and is filed under Articles. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0 feed. You can leave a response, or trackback from your own site.